Qu’est-ce que la semaine anticoloniale
La Semaine anticoloniale est l’initiation d’un collectif unitaire qui regroupait plus de 50 associations. Quelques années plus tard, l’association, Sortir du Colonialisme a été créée par celles et ceux qui ont tenu à bout de bras cette initiative citoyenne originale.
La Semaine anticoloniale est à la fois un vaste forum de discussion et un moment d’initiatives concrètes, politiques et culturelles qui vise à
fédérer tous ceux pour qui l’anticolonialisme, n’est pas seulement une commémoration de quelques grands évènements mais une expression de la mémoire vivante des luttes d’aujourd’hui et de demain. Frantz Fanon, Medhi Ben Barka, Gandhi, Thomas Sankara, Bolivar, Toussaint Louverture, Lumumba, et tant d’autres ne sont pas des reliques du passé mais des références présentes !

Le Réseau Sortir du colonialisme fédérait des membres individuels et des organisations (associatives, politiques et syndicales), cimentés par une Charte d’objectifs communs pour sortir du colonialisme. Pour soutenir sa démarche, il suffit d’être signataire de la Charte : Les anticolonialistes soutiennent les luttes des peuples, des minorités nationales, en lutte pour leur indépendance, leur autodétermination, et le respect de leurs droits bafoués par le colonialisme.


Les adhérents, associations et mouvements, signataires de la Charte « Sortir du colonialisme » s’engagaient à lutter pour revendiquer :
1
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : droit à l’autodétermination, droits politiques, sociaux, économiques, culturels, linguistiques. La reconnaissance de l’indépendance reconnue par le comité de décolonisation de l’ONU, et la fin des occupations illégales de territoires.
2
L’abolition de la torture, des disparitions, des viols, des éliminations ciblées, des assassinats d’opposants, de la déportation de l’emprisonnement de tous les combattants de la cause anticoloniale à travers le monde.
3
La fin des guerres coloniales comme celle d’Afghanistan et le refus de l’annexion ou de l’occupation de tout ou partie d’un territoire par une puissance étrangère ; le retrait de la France de l’OTAN.

Rencontres d’été de Sortir du Colonialisme
« L’anticolonialisme: continuités et ruptures » .
Juillet 2011
Depuis la création de la semaine anticoloniale en en 2006, l’anticolonialisme est de retour. Notre action a permis de remettre à l’ordre du jour et de rendre visible une question politique majeure ; Plusieurs dizaines d’organisations associatives, syndicales, politiques, ont participé aux six premières éditions de la Semaine, organisant des initiatives citoyennes autour de la mémoire et de l’actualité de l’anticolonialisme. Il nous semble important aujourd’hui de prendre un temps pour réfléchir au sens de notre action, aux raisons de notre engagement, aux perspectives que nous voulons donner à la Semaine anticoloniale et au réseau « Sortir du colonialisme ». Nous avons en effet constaté les limites de notre action :


Plusieurs problèmes nous ont laissé sans réactions collectives comme celle des interventions de l’armée française en Côte d’ivoire ou en Lybie. Des interrogations sur la pertinence de notre soutien à des luttes comme au Tibet ou au Sri Lanka ont été émises. En France même le débat autour de la xénophobie d’état et l’islamophobie doit être clarifié pour que le combat soit plus efficace : Le racisme est-il le produit du colonialisme ? Que signifie l’héritage post colonial dans les banlieues ? La question des discriminations peut elle être assimilée à un statut d’exception de certaines catégories de la population, voire à un nouveau Code de l’Indigénat ? SI les pratiques xénophobes du gouvernement organisent l’apartheid social, peuvent elles être caractérisées comme coloniales ? Il ne s’agit pas d’avoir des postions homogènes, de définir une « ligne » de l’anticolonialisme mais de pouvoir définir ce que sont nos convergences et nos différences pour mieux orienter notre action.

Notre réflexion nous amène à poser deux grandes questions autour d’un même thème : «Continuités et ruptures dans le colonialisme et l’anticolonialisme » :
1° Qu’est ce qu’être anticolonialiste aujourd’hui Le mouvement anticolonial a pris plusieurs formes : celle du regroupement des colonisés au début du XXème siècle, celle du mouvement de soutien aux luttes anticoloniales durant la guerre d ‘Algérie, celle du tiers-mondisme dans les années soixante. Faut il passer de la définition classique de l’anticolonialisme à une dimension décoloniale ?
2° Qu’est ce que le Nouvel Ordre Colonial ? L’anticolonialisme n’est pas un lieu de mémoire. Les formes prises dans le passé ont été différentes. La traite négrière, les empires coloniaux, l’impérialisme… Aujourd’hui la mondialisation entraine une nouvelle phase du colonialisme
A partir des réponses à ces questions nous réfléchirons ensemble à comment construire un mouvement anticolonialiste au 21ème siècle. Quelles convergences avec le mouvement antiraciste et le mouvement altermondialiste ? Quels sont les champs nouveaux de l’anticolonialisme (décolonisation des imaginaires, décolonisation culturelle et linguistique, lutte contre les nouvelles formes du colonialisme (recolonisation des terrées, dette, écologie et colonialisme, ingérence militaro – humanitaire …)

Nous proposons deux journées de réflexions les samedi et dimanche 2 et 3 juillet au Centre culturel Kurde 16, rue d’Enghien, 75010. Ces rencontres sont libres d’accès à tous les anticolonialistes et notamment à celles et ceux qui ont participé à des actions organisées dans le cadre de la Semaine anticoloniale ou qui aimeraient s’engager au sein de l’association, dans une de ses activités, ou en partenariat avec elle. Les séances seront introduites par un exposé de 15 minutes et donneront lieu à des débats à bâtons rompus, du maximum de participants à raison de 5 minutes pour chacun(e). Des repas pourront être pris sur place par les participants. »
